Imaginez un saut de la foi… mais sans l’atterrissage. C’est un peu ce qu’ont ressenti de nombreux fans en découvrant le film Assassin’s Creed au cinéma. Portée par une franchise mythique du jeu vidéo, l’adaptation cinématographique promettait monts et merveilles : un casting prestigieux, un univers riche, une action spectaculaire.
Mais qu’en est-il réellement ? Les critiques se sont-elles montrées enthousiastes ou désabusées ? Le film a-t-il trahi l’esprit du jeu ou réussi son pari de transposition ? Entre attente, déception et incompréhension, cet article va plonger sans détour dans les critiques du film Assassin’s Creed.

Un démarrage attendu mais une réception tiède
La sortie du film Assassin’s Creed en 2016 a généré une effervescence chez les fans de la franchise vidéoludique. Le nom seul de Michael Fassbender, à la fois acteur principal et producteur, suffisait à créer de l’attente. En adaptant un univers aussi vaste que celui de la saga Assassin’s Creed, le film s’avançait sur une corde raide, entre hommage fidèle et nécessité de simplifier pour un nouveau public. Mais très vite, la critique spécialisée a mis en lumière les limites de cette adaptation. Sur les plateformes agrégées comme Rotten Tomatoes ou Metacritic, les notes ont oscillé entre 15 et 36 %, soulignant des défauts majeurs dans le traitement du scénario et la direction artistique.
Les spectateurs ont reproché au film d’être visuellement dense mais scénaristiquement creux. Beaucoup ont évoqué une sorte de coquille vide, où l’esthétique soignée ne parvient pas à compenser l’absence d’âme ou de tension narrative. D’ailleurs, si vous êtes amateur de la licence, vous pouvez prolonger votre immersion avec cette figurine Assassin’s Creed fidèle aux personnages du jeu. La volonté de créer une intrigue originale, séparée des jeux, a généré un effet paradoxal : les fans ne s’y retrouvaient pas, et les néophytes étaient perdus. Ce positionnement flou a largement nourri les critiques à l’encontre du film.
Une fidélité discutée envers l’univers du jeu
L’univers Assassin’s Creed est reconnu pour sa richesse historique, ses arcs narratifs complexes, ses personnages profonds et ses lieux emblématiques. Or, le film n’a intégré que partiellement ces éléments. Là où les jeux proposent un voyage immersif dans différentes époques (la Renaissance, l’Égypte antique, la Révolution française), le film s’ancre principalement dans l’Espagne de l’Inquisition, un choix jugé restrictif par de nombreux fans.
Des incohérences qui dérangent
Plusieurs critiques ont souligné des incohérences scénaristiques majeures. Le fonctionnement de l’Animus, par exemple, est totalement revisité, transformé en une sorte de bras mécanique immersif, très éloigné de la machine sobre des jeux. Cette liberté artistique a été mal perçue par la communauté. Beaucoup ont parlé de “trahison” ou d’“écart inutile”.
Un univers vidéoludique mal exploité
Les séquences dans le passé, pourtant cœur de l’expérience Assassin’s Creed, ne représentent qu’environ 35 % du film. Le reste du temps se déroule dans le présent, avec des scènes jugées trop lentes ou redondantes. L’équilibre est rompu, et le spectateur ne ressent pas l’ivresse du voyage temporel, pourtant signature de la licence.
Performances d’acteurs : entre ambition et gâchis
Sur le papier, le casting du film avait tout pour séduire. Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons… difficile de faire mieux. Pourtant, les critiques pointent un manque flagrant d’alchimie et de profondeur dans le jeu des acteurs.
Un Michael Fassbender investi, mais contraint
Fassbender incarne Callum Lynch, personnage original créé pour le film. Son jeu, souvent jugé trop fermé, semble souffrir d’un scénario peu inspiré. Il donne l’impression d’être sous-exploité, malgré sa présence physique et sa capacité à incarner un homme torturé.
Des personnages secondaires oubliables
Cotillard, censée être le pont entre passé et présent, incarne un rôle trop froid, presque clinique. Quant à Jeremy Irons, son personnage manque d’épaisseur. Le film n’exploite pas le potentiel de ses acteurs, ce qui accentue la sensation de gâchis.
Pourquoi le film Assassin’s Creed a-t-il été un échec ?
Il serait réducteur d’expliquer l’échec du film par un seul facteur. C’est plutôt une combinaison d’éléments qui ont conduit à sa réception critique décevante et à son échec commercial relatif :
- ambition mal calibrée
- problèmes de rythme
- intrigue confuse
- manque de fidélité à l’univers du jeu
- déconnexion entre fans et néophytes
- direction artistique inégale
- trop de scènes dans le présent
- développement des personnages insuffisant
Le film a tenté de plaire à tout le monde… et n’a finalement convaincu personne. Le grand public a été largué par un lore trop complexe, et les fans n’ont pas retrouvé ce qui faisait la force de la série vidéoludique : l’exploration historique, la dimension philosophique sur le libre arbitre, et la mise en scène épique des conflits entre Assassins et Templiers.
Une lumière au bout du tunnel pour les adaptations ?
Malgré les critiques, le film Assassin’s Creed a servi de leçon à l’industrie. Il a ouvert la voie à des adaptations plus exigeantes, mieux écrites, plus fidèles à l’essence des jeux. Des projets comme The Witcher ou Arcane ont démontré qu’une adaptation réussie nécessitait un profond respect du matériau d’origine. Depuis, Ubisoft semble avoir compris que la simple renommée d’une licence ne suffit plus. Le studio planche désormais sur des projets Netflix autour de Assassin’s Creed, espérant redonner ses lettres de noblesse à la franchise sur écran.
Un regard nuancé sur les critiques
Toutes les critiques n’ont pas été totalement négatives. Certains aspects du film Assassin’s Creed ont été salués, même par les plus sceptiques. Il est donc essentiel de nuancer le discours général et d’analyser aussi ce qui a bien fonctionné.
Une direction artistique ambitieuse
Sur le plan visuel, le film impressionne. Les séquences se déroulant dans l’Espagne du XVe siècle sont esthétiquement très réussies. Les décors sont réalistes, les costumes fidèles à l’époque et les scènes de parkour dynamiques. Cette esthétique très travaillée rappelle à certains moments les meilleurs passages du jeu vidéo. Certaines critiques reconnaissent une volonté sincère de construire un univers cohérent, notamment dans la manière de filmer les séquences historiques. C’est une forme de respect envers l’univers d’origine, même si l’exécution n’est pas toujours à la hauteur.
Un potentiel inexploité mais bien présent
L’un des commentaires récurrents parmi les spectateurs est : « ce film aurait pu être excellent avec un meilleur scénario ». Ce constat révèle que malgré les faiblesses, les fondations étaient prometteuses. L’idée de proposer une nouvelle histoire dans le même univers était pertinente, mais mal structurée. Plusieurs fans espèrent qu’un jour, Assassin’s Creed bénéficiera d’un reboot ou d’une série plus longue, qui prendra le temps de poser ses personnages, ses enjeux et de rendre justice à l’univers aussi dense que fascinant de la saga.
Une conclusion logique d’un film maladroit
En résumé, le film Assassin’s Creed est un exemple typique de ce que l’on appelle dans le cinéma une adaptation à fort potentiel, mais mal exécutée. Il ne s’agit pas d’un désastre total, mais d’un projet dont les ambitions dépassaient les moyens narratifs mis en œuvre.
L’échec du film n’est pas dû à une mauvaise idée de départ, mais à un traitement trop flou, hésitant entre respect du jeu et invention scénaristique. Le résultat, ni tout à fait pour les fans ni vraiment destiné aux novices, laisse une sensation d’inachevé. Et vous, avez-vous vu le film Assassin’s Creed ? Pensez-vous qu’il mérite une seconde chance à travers une série ou un reboot ? N’hésitez pas à partager votre avis et vos impressions.

Sebastien Folin Delpeche est un expert en cinématographie et séries reconnu. Sa passion pour le monde du 7ème art l’a mené à devenir un consultant pour des productions internationales, ainsi qu’à écrire des articles et à donner des conférences sur le sujet. Il est également professeur invité dans plusieurs universités en Europe et aux États-Unis.